L'alambic communal

Comme beaucoup de communes de Franche Comté, Arc et Senans possède un alambic destiné aux bouilleurs de cru locaux.

Je suis membre de l'Association Française des Récoltants de Fruits et des Syndicats de Bouilleurs de Cru Franche Comté - Bourgogne

Pour distiller en France, il faut simplement être propriétaire d'une parcelle classée en vigne ou en verger au cadastre et utiliser les fruits qui y poussent. La reglementation est expliquée ici.

Cela fait plusieurs années que je distille. Cela permet d'utiliser les fruits du verger, de faire des cadeaux, mais aussi et surtout conserver le savoir faire. Il faut prendre en compte également la préservation des vignes et vergers familliaux.

Le 12 décembre 2009, j'ai distillé 90 kilos de pruneaux. Je vous invite à suivre cela en photos et vidéos :

La fermentation :

Une bonne eau de vie s'obtient en récoltant des fruits de très bonne qualité et mûrs à point. Le sucre contenu naturellement va se transformer en alcool.

Les fruits sont à maturité, sains, bien sucrés, sans terre feuille ni bois :

Je les mets en tonneau. La fermentation va commencer : le sucre se transforme en alcool. Cette opération prend plusieurs semaines et est l'étape cruciale pour la qualité de l'eau de vie. Les fruits doivent être le moins possible au contact de l'air ambiant, cependant, il doit y avoir une évacuation pour le CO2 qui se forme.

Pendant la fermentation, je place une toile de tissu sur le tonneau et pose le couvercle dessus. Cela évite la présence d'air, d'insectes et de bactéries néfastes sur le mout. Une fois la fermentation terminée, le tonneau est hermétiquement fermé.

La distillation

Le 12 décembre 2009, j'ai réservé l'alambic communal et j ai effectué la déclaration de distillation auprès des Douanes à Besançon. Me voici donc en train de distiller. Cette opération permet simplement de séparer l'alcool du reste du mout.

L'alambic communal est à bain marie, chauffé au bois, et à joints d'eau. Il a une contenance de 150 Litres environ. La commune a fait des travaux au niveau du foyer. C'est une très bonne machine.

Il s'agit d'un alambic à repasse ; il faut effecuer deux distillation pourobtenir l'eau de vie. La première permet de séparer l'alcool du mout. Cet alcoolat est redistillé une seconde fois, afin de concentrer l'alcool, améliorer le gout et surtoutpurifier l'alcool en enlevant certains éléments indésirables.

Le voici en position de non utilisation :

En fonctionnement : à droite l'alambic et à gauche le refroidisseur.

Sur la vidéo suivante, vous retrouverez le déroulement et les explications necessaires :

Sur la seconde vidéo, il y a des vues de détail de l'alambic :

Il ne faut pas oublier le seau pour récuperer le précieux liquide. Un alcoometre permet de suivre la distillation avec précision. En effet, il ne faut prendre que le coeur du distillat. Pour schématiser les premières et dernières gouttes contiennent des produits indésirables.

Fumerolles sur le refroidisseur :

L'apéro (avec modération) est de rigueur, ainsi que le casse croute : une absinthe de Pontarlier est la bienvenue

Il y avait aussi du Savagnin pour accompagner le casse croute, de la gentiane et de la vieille prune après le café. Les amateurs apprécieront.

Une fois la journée terminée, l'eau de vie récoltée va subir un vieillissement en bonbonne et en tonnelet de chêne :